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"D'un cadet à un auteur, historien et conférencier canadien".

December 21st 2022
 
Qui est Roger Litwiller?
Je suis né et j’ai grandi à Kitchener, en Ontario. En 1976, en vacances à Kingston avec ma famille, j’ai vu trois destroyers de la Marine royale canadienne qui étaient là pour les Jeux olympiques. Leurs coques aux courbes élégantes et les hélicoptères sur les ponts m’ont fortement impressionné… j’avais 12 ans l’époque. Puis en décembre de la même année, je me suis retrouvé devant un stand de recrutement des Cadets de la Marine royale canadienne dans un centre commercial du coin. Des cadets en uniforme bleu m’ont parlé de leurs aventures et j’ai alors su que je devais les rejoindre. La meilleure décision de ma vie! Je suis resté au RCSCC Warspite jusqu’à mes 19 ans. J’étais alors capitaine d’armes et je me suis engagé comme officier au CIC. La formation que j’y ai reçue en secourisme m’a conduit à ma carrière de paramédic et, selon le coordonnateur du programme paramédical, c’est grâce à mon expérience de cadet que j’ai pu être un des 24 candidats retenus parmi plus de 1200 postulants.
Ma carrière de paramédic a duré 37 ans. En plus de travailler en première ligne, j’ai exercé des fonctions en relations publiques, formation, supervision et mentorat de nouveaux paramédics. J’ai aussi participé à plusieurs missions passionnantes, comme l’accueil des réfugiés du Kosovo, le spectacle aérien international de la BFC Trenton, le comité de gestion des catastrophes, le comité d’atténuation du bogue de l’an 2000 de même que les programmes de santé et de sécurité et de santé mentale des premiers intervenants. Au cours de ma carrière, on m’a remis la Médaille du Gouverneur général pour service exemplaire, le Prix de bravoure des paramédicaux de l’Ontario et la Médaille pour longs états de service.

Le désir de fonder une famille m’a amené à quitter le CIC en 1985 pour me concentrer sur ma carrière professionnelle, mais mon soutien au programme des cadets et ma passion pour l’histoire navale canadienne n’ont jamais faibli. Aussi, lorsqu’on m’a proposé en 1996 de devenir officier de la Ligue navale pour un nouveau corps de cadets en cours de formation à Trenton, j’ai accepté sans hésiter. De premier officier de formation du CCLN Trentonian, je me suis retrouvé commandant du corps. Voulant instruire les cadets sur leur navire homonyme, le NCSM TRENTONIAN, je me suis mis à la recherche de survivants de cette corvette historique de la Deuxième Guerre mondiale; en 2002, le CCLN Trentonian a organisé des retrouvailles à Trenton. La coordination de cette rencontre m’a valu le Prix des présidents nationaux de la Ligue navale du Canada et une lettre de félicitations du vam R.D. Buck, chef d’état-major de la Marine. Après mon mandat de commandant, je suis devenu officier de secteur pour l’Est de l’Ontario, avec sept corps de la LN dans mon escadron.

C’est en interrogeant nos anciens combattants que j’ai commencé à écrire un livre sur les navires de la MRC portant le nom de la région de Quinte en Ontario, suivi d’un deuxième livre portant précisément sur le TRENTONIAN. Ma passion pour la rédaction et le récit des histoires des marins canadiens s’est développée. Mon expertise croissante dans l’histoire de la MRC m’a permis de donner des conférences sur ce sujet partout au pays, du Crowsnest à St. John’s (T.‑N.‑L.) au Musée naval d’Esquimalt (C.-B.). De nombreuses revues ont publié mes articles, entre autres, la Revue navale canadienne, le Maritime Engineering Journal, le Legion Magazine et l’Esprit de Corps. Dans le cadre de ma collaboration avec la MRC, j’ai pu siéger au comité du 75e anniversaire de la bataille de l’Atlantique et participer au projet du centenaire de la MRC et à diverses campagnes de relations publiques, en plus de fournir une narration vocale pour ses vidéos de relations publiques. De plus, la Garde côtière canadienne m’a employé comme historien dans le cadre d’un contrat chevauchant 2019 et 2020; il s’agissait afin de fournir des informations sur l’organisation qui a précédé la GCC, sur le ministère des Transports et sur la participation des navires du gouvernement canadien à la Deuxième Guerre mondiale.
Aujourd’hui encore, je poursuis activement des recherches sur notre histoire navale et j’écris sur le sujet en vue de la publication de nouveaux livres. Plus récemment, mon attention s’est tournée vers le projet 44, précisant le rôle de la défense du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale et la coopération entre la MRC, l’ARC, l’armée canadienne et le ministère des Transports pour protéger les côtes canadiennes.


Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant que cadet de la marine à Kitchener, de vos souvenirs de cadets qui vous sont les plus chers? Vous avez sûrement une ou deux anecdotes amusantes à raconter.
En tant que cadet de la marine au RCSCC Warspite, j’ai eu la chance de vivre des expériences formidables. Dès la première soirée de parade, j’ai commencé à tisser des amitiés, dont bon nombre durent encore aujourd’hui. Le corps était très actif. Nous avions des entraînements supplémentaires en plus des soirées de parade régulières, des fins de semaine d’entraînement au Camp Ipperwash, où j’ai appris à faire du rappel, et d’autres à bord du NCSM HAIDA à Toronto, qui m’ont appris la vie excitante sur un navire. Mon premier séjour prolongé a été l’entraînement de base de deux semaines à la BFC Cornwallis en Nouvelle‑Écosse. J’ai alors appris à être indépendant, à m’occuper de moi-même loin de mes parents. Plus tard, les programmes de formation en voile de la BFC Kingston, m’ont permis d’acquérir les compétences nécessaires pour naviguer sur un petit bateau et, avec le temps, pour enseigner la voile et participer à des courses de voiliers. Avec mon camarade cadet et ami Brett Dubrick, nous avons remporté les championnats nationaux des cadets de la marine, puis nous nous sommes classés 5e aux championnats nationaux canadiens (civils) à Toronto, ce qui nous a valu une place aux World Albacore Championships en Virginie, où nous nous sommes classés 32e au monde. Ce magnifique voyage n’aurait pas été possible sans le soutien du programme des cadets.
Pendant mes années de cadet, on m'a sélectionné pour plusieurs cours, dont celui de parasecourisme, comprenant une formation spécialisée en secourisme, survie, conditionnement physique, etc. Après avoir réussi sept sauts en parachute, j’ai obtenu mes ailes de parasecourisme. Plus tard, j’ai fait partie d’un groupe de cadets sélectionnés pour une formation au pilotage d’un aéroglisseur et j’ai alors reçu mes ailes de pilote. Les officiers du corps Warspite m’ont encouragé ainsi que d’autres cadets à participer au programme du Duc d’Édimbourg, en nous apportant soutien et encouragement dans la poursuite de nos objectifs. C’est ce qui m’a permis de réussir les épreuves des niveaux argent et or; quel honneur de recevoir le Gold Award des mains du Prince Phillip lui-même! L’expérience la plus incroyable que j’ai vécue, c’est ma sélection au sein de l’équipage du destroyer NCSM OTTAWA pour un déploiement opérationnel de trois mois. Le navire a quitté Halifax en janvier pour son déploiement annuel dans les Caraïbes et est revenu en mars. Pendant cette période, j’ai fait une rotation dans les divers services et métiers qui permettent à un navire de guerre canadien de fonctionner au maximum de son efficacité et de contribuer à la réussite de l’inspection d’aptitude au combat du NCSM OTTAWA.
En tant qu’officier de la Réserve des Forces canadiennes, on m'a donné de la formation comprenant le leadership, la gestion, la planification et le perfectionnement professionnel. Toutes ces expériences ont grandement contribué à ma carrière future. Dans toutes ces aventures, c’est la camaraderie, le travail d’équipe et surtout les amitiés qui m’ont profondément marqué. C’était un grand honneur, il y a quelques années, de retourner au RCSCC Warspiteen en tant qu’officier examinateur pour l’inspection annuelle du corps.


Personne ne peut réussir sans un peu d’aide en cours de route. Comment décririez-vous l’impact que le programme des cadets a eu pour faire de vous ce que vous êtes aujourd’hui? Auriez-vous une histoire à raconter à ce sujet?
Mon corps de cadets de la marine a eu la chance d’avoir des officiers et du personnel compétents et dévoués. Ils ont travaillé avec tous les membres du corps de cadets, leur fournissant des encouragements, des objectifs réalisables, des conseils, un soutien et un leadership sans faille. Beaucoup de mes officiers sont devenus de véritables mentors pour moi, non seulement en tant que cadet, mais aussi en tant que jeune officier de réserve. En voici un excellent exemple : j’avais échoué à un examen de haut niveau pour une promotion en raison de mon manque de connaissances en navigation. J’étais effondré. Mon commandant m’a pris à part et m’a dit de ne pas m’inquiéter, que je pourrais repasser l’examen plus tard, après avoir reçu les outils nécessaires pour réussir. Par la suite, on m’a ensuite inscrit au Power Squadron local pour suivre un cours qui traitait de navigation. Le cours durait 12 semaines et se tenait le même soir que les rencontres de cadets. On m’a assuré que je ne perdrais pas mon poste de cadet-maître divisionnaire et que je ne perdrais pas de temps ni de reconnaissance dans le corps, qui a même payé l’intégralité du programme. Lors du conseil suivant de révision des promotions, je n’ai pas seulement satisfait aux exigences, je les ai dépassées pour terminer l’évaluation en tête des candidats. Mon échec cuisant s’était transformé en réussite grâce au soutien de personnes exceptionnelles.
Ce n’est que plus tard dans la vie que j’ai vraiment pris conscience de tous les enseignements que m’ont apportés les cadets. J’étais là pour apprendre la voile, le travail sur les bateaux et le matelotage, pour développer ma condition physique, etc. À l’âge adulte, j’ai constaté que la somme de mes apprentissages de cadet de la marine donnait la confiance en soi, l’estime de soi, le respect de soi, la fiabilité, la capacité de résoudre des problèmes, le leadership, le travail vers un objectif et la force de faire face à n’importe quelle situation, en sachant qu’il en jaillira une solution positive.


Pouvez-vous approfondir un peu sur ce point? Si vous pouviez parler à un cadet ou une cadette des 3 choses les plus importantes que vous avez apprises lorsque vous étiez à sa place et que vous utilisez encore aujourd’hui, que lui diriez-vous?
Nombreuses sont les compétences que j’ai acquises durant ma vie de cadet et qui me sont toujours utiles aujourd’hui. La plus importante est sans doute la capacité de me faire confiance, en sachant que je peux relever tous les défis de la vie, du travail ou de la vie familiale. J’ai les outils nécessaires pour détecter les problèmes et trouver des solutions susceptibles d’avoir un impact positif. Cette confiance en soi a nourri le respect et la volonté d’écouter les autres, tant les personnes que je respecte que celles qui me respectent, d’écouter leurs opinions, leurs suggestions et leurs recommandations et d’intégrer leurs forces pour parvenir à un résultat positif. Le travail d’équipe est la meilleure solution à tous les problèmes.


Si vous deviez conseiller à vos proches les 3 choses les plus importantes que vous auriez aimé savoir avant de vous inscrire au programme des cadets, que leur diriez-vous? Pouvez-vous donner un exemple ou nous raconter une anecdote?
Si je devais donner seulement trois conseils à une jeune personne qui envisage de se joindre aux cadets, je lui dirais ceci :
1. Inscris-toi au corps local de cadets de la marine, de l’armée ou de l’air et restes-y. Les possibilités qui s’offriront à toi sont infinies et tu pourras en profiter, mais seulement si tu t’accroches et persévères.
2. Relève les défis sur ta route sans craindre l’échec. Des officiers et des cadets supérieurs dévoués seront là pour te guider vers le succès. Pose des questions, montre ton intérêt et ta curiosité et sors de ta zone de confort.
3. Fais-toi des amis. Les personnes que tu rencontres et les expériences que vous vivrez ensemble créeront des amitiés pour la vie.

Quelles sont les aptitudes et la personnalité nécessaires pour devenir paramédic?
Les paramédics ont une personnalité de type « A », ce qui signifie qu’ils sont prêts à se lancer dans une situation critique alors que tout le monde s’enfuit. Les paramédics doivent intervenir dans des situations qui changent la vie des gens, comme des urgences médicales graves ou des traumatismes multisystèmes consécutifs à un accident. Ils doivent s’organiser dans le chaos, affronter les émotions pénibles des victimes et de leur famille, prodiguer des soins aux malades et aux blessés avec sang-froid. Pour cela, il faut sans cesse évaluer la situation, les dangers, les menaces pour soi et les patients et prendre rapidement des décisions critiques dans des circonstances souvent en évolution. Ces analyses se font tout en prodiguant des soins aux patients en vue de stabiliser leur état et de les transporter vers un centre hospitalier.
Les multiples compétences et outils que j’ai acquis en tant que cadet de la marine m’ont aidé à réussir dans ma carrière de paramédic. Les cadets m’ont donné mes premières formations en secourisme et en RCP. J’ai ensuite suivi le cours de parasecourisme, qui m’a appris à résoudre des problèmes critiques sur le terrain. Le parachutisme était amusant, mais il m’a aussi enseigné que je peux réussir dans n’importe quelle situation avec la bonne formation et le bon équipement. Ma capacité à poser des questions et écouter m’aide à évaluer mes patients et à leur fournir des soins efficaces. Mes formations en leadership me permettent aujourd’hui d’être un superviseur efficace, de donner des conseils et du mentorat et, si nécessaire, d’intervenir dans des situations dramatiques d'aussi grande envergure que l’incendie d’un train de VIA Rail qui a blessé 75 personnes parmi les 450 à bord, mais aussi dans d’autres de moindre ampleur, mais tout aussi graves qu’un accident de la route qui fait une dizaine de victimes.
Je peux honnêtement dire que le programme des cadets de la marine m’a procuré des outils que j’utilise tous les jours. Les nombreux officiers et membres du personnel qui m’ont encadré pendant ces années de formation ont grandement influencé la personne que je suis aujourd’hui. Je me sens donc extrêmement redevable envers le programme des cadets et les personnes qui contribuent à sa réussite.

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